Pourquoi les punitions sont inefficaces ?

“Punir n’est pas manifester son autorité. 

Nous punissons par manque d’autorité”

Isabelle Filliozat

Pourquoi  les punitions qui semblent être efficaces à court terme ne fonctionnent pas à long terme, l’enfant recommence ou pire, aggrave son comportement ?

Voici 6 éléments de réponses possibles :

1.     L’exaspération rend la punition irrationnelle

“Cela fait 10 fois que je te dis de ne pas toucher”

Le parent est souvent fatigué et à court d’idée pour stopper le comportement inapproprié de son enfant. Il semble avoir tout tenté avant de sévir en donnant une punition. Cette dernière tombe alors sans avoir été réfléchie ou anticipée. Sans rapport direct avec le comportement qui pose problème elle est bien souvent disproportionnée.

2.     On s’attaque à la conséquence mais pas à la cause

“Tu es toujours en train de te battre avec ta soeur”

La punition intervient généralement après avoir tenté d’autres méthodes comme : s’être fâché, avoir grondé, menacé, sermonné, crié…

Elle intervient suite à un comportement indésirable, elle agit sur les conséquences mais pas sur la cause de la difficulté. Tant que le problème n’aura pas été résolu, l’enfant risque de recommencer.

3. Quand le chat n’est pas là… les souris dansent

“Tu profites que j’ai le dos tourné pour faire une bêtise”

L’enfant est puni sans explication, sans pouvoir réfléchir à son acte et à ses conséquences. Les enfants souvent punis ont tendance à être dans la provocation lorsque ses parents ne sont plus là pour le surveiller. L’enfant ne se sent pas responsable, il ne va pas chercher à “s’auto discipliner” mais au contraire profiter de l’absence du parent pour franchir les limites.

4. Sous l’effet du stress l’enfant ne peut pas réfléchir

“Va réfléchir dans ta chambre”

 L’enfant ressent de fortes émotions comme la honte, la colère qui déclenchent du stress chez lui et l’empêchent de raisonner. Incapable de réfléchir, ses idées se brouillent et il ne se souviendra que de la crainte et de l’emportement.

5. Le sentiment de honte est contre-productif

“Tu as vu ton bulletin ? Tu es vraiment nul, tu as vu les notes que tu as ce trimestre ?”

Selon Catherine Gueguen, le stress peut diminuer, voire détruire des neurones dans l’hippocampe et altérer même les capacités d’apprentissage : la mémorisation et la réflexion de l’enfant : c’est l’inverse du but recherché.

6. La perte de crédibilité et d’autorité

“De toutes façons je m’en fiche de cette punition”

L’inefficacité des punitions oblige les parents à surenchérir : Ils confisquent le téléphone, puis interdisent les sorties et enfin suppriment l’argent de poche. L’enfant ou l’adolescent va se protéger de toutes ses conséquences négatives  en montrant un détachement face aux évènements en pensant : “Même pas grave, même pas mal”.

Extrait du livre "100 idées pour éviter les punitions" 

Editions Tom Pousse